Faire l’école buissonnière. Si aujourd’hui cette expression n’est plus  seulement l’apanage des écoliers, son origine nous ramène dans les écoles du XVIe siècle. En effet,  La buissonnière était en fait une école clandestine, qui se tenait dans les champs. À cette époque, Martin Luther, théologien, professeur et père de la Réforme protestante, défia l’autorité du pape en ne reconnaissant que la Bible pour autorité religieuse légitime. Ses idées lui valurent de se retrouver excommunié en 1561, la peine la plus ancienne et la plus lourde chez les chrétiens. N’étant ainsi plus reconnu, Luther ne pouvait plus enseigner. Il fonda donc sa propre Église, l’Église luthérienne. Mais prêcher cette religion en public était difficile, la présence des prêtres luthériens étant rejetée par l’Église catholique… qui contrôlait également les écoles. Peu à peu ils commencèrent à dispenser leur enseignement dans des écoles clandestines, à travers les campagnes, les bois, derrière des buissons.


Lorsque nous étions enfants, nous avons fait plusieurs fois, comme tous nos égaux l’école buissonnière. Ici à la campagne, nous flânions dans les champs, le long des petits bois, dans la rivière. Temps perdu?  Non,  gagné car nous apprenions des choses comme l’art divin, le rythme et l’infini.


Nous retrouvons nos images d’antan et nous recouvrons la mémoire de la conscience collective et de la continuité historique.  Mais surtout, Dominique Cros Pophillat réalise ici le vœux le plus cher de son grand ami  Lorenzo Padilla celui de “mettre l’art à la portée de tous, aller présenter des expositions dans les coins les plus retirés de la planète : l’art, c’est pour tout le monde “.